Robert Forget fut un vrai pionnier des médias numériques au Canada. En tant que producteur au Studio d’animation française à l’Office national du film, il a dirigé de nombreuses expériences visant à découvrir comment utiliser la technologie de façon à améliorer et élargir l’expression culturelle canadienne. Ses nombreuses contributions s’inscrivent dans une plus large tradition d’exploration des nouvelles technologies qui a valu à l’ONF une réputation internationale en matière d’excellence et d’innovation artistiques et culturelles.
L’intérêt de M. Forget pour le jeu interactif entre les arts et les technologies des communications l’ont conduit à examiner diverses façons de mettre la technologie au service des étapes de création et de distribution du processus artistique et culturel et à élargir la portée de l’ONF auprès de la société canadienne.
En 1971, il a contribué à la création du Vidéographe, le premier centre canadien pour artistes travaillant en production vidéo. Il a joué un rôle décisif dans le lancement, en 1992, de la CinéRobothèque dans le Quartier Latin de Montréal.
Avant tout, on se souviendra de Robert Forget pour sa disposition à intégrer de façon pratique les technologies nouvelles, pour sa capacité à saisir la nécessité d’une telle intégration dans les travaux proprement dits et pour l’importance qu’il accordait à la construction de prototypes novateurs en vue d’éprouver de nouvelles idées.
Par la suite, Robert Forget a dirigé la croissance de l’animatique à l’ONF, à commencer par l’amélioration constante des logiciels prototypes qui avaient été mis au point dans le cadre d’une collaboration préalable avec le Conseil national de recherches du Canada. L’importance de ces initiatives a été reconnue lors de l’ouverture du Centre d’animatique de l’ONF en décembre 1984.
M. Forget a assumé en 1993 le rôle de directeur des Services techniques de l’ONF. Il n’avait cesse de découvrir de nouvelles façons d’utiliser la technologie numérique dans le processus de création cinématographique. C’est sous sa direction que le montage non linéaire, qui n’en était alors qu’à ses balbutiements, a été utilisé pour la première fois à l’ONF.
M. Forget avait le don de saisir le potentiel des nouvelles technologies avant ses contemporains. À travers tous ces efforts, M. Forget n’a jamais perdu de vue le fait que la technologie n’est pas l’objectif final, mais plutôt un moyen de production et de distribution d’œuvres artistiques et culturelles. Chacune des innovations qu’il a introduites au cours de sa carrière a fourni aux cinéastes des outils d’exploration et a donné au public de nouvelles façons d’accéder au travail des cinéastes. En la matière, il est resté fidèle à la vision de son prédécesseur pour ce qui est du rôle de la technologie :
Il était donc important que le studio d’animation, au lieu d’imposer ou de favoriser une technique, encourage les cinéastes à découvrir et développer la technique la plus apte à répondre aux besoins particuliers de chaque film. Bref, le droit de questionner donne la liberté nécessaire à l’expérimentation et à l’innovation. – René Jodoinn
C’est avec une grande fierté que l’on célèbre aujourd’hui Robert Forget comme un pionnier des médias numériques au Canada pour ses nombreuses réalisations et contributions à l’avancement des connaissances. Il a su créer à l’ONF un environnement dans lequel tous étaient en mesure d’accéder à des technologies émergentes d’une façon propice à leurs explorations personnelles des médias numériques. Sa vision et son dévouement ont contribué au maintien de la présence internationale de l’ONF en tant qu’institution culturelle novatrice.
Robert Forget est né en 1938 et a obtenu un B.Sc. en biologie et une M.Sc. en physiologie. En 1961, il a réalisé un film super 8 au moyen de techniques d’animation image par image, et ses efforts lui ont valu de rencontrer Normal McLaren, le fondateur du Studio A, l’unité originale d’animation de l’Office national du film du Canada (ONF). Quatre ans plus tard, il s’est joint à l’ONF à titre de directeur de la section des films éducationnels en biologie et science. Il a acquis de l’expérience en travaillant avec René Jodoin, qui dirigeait à l’époque le Studio d’animation française. Il a remplacé M. Jodoin en 1978 et a plus tard pris les rênes de la Production française, avant d’assumer, en 1993, le rôle de directeur des Services techniques de l’ONF. Son intérêt pour le jeu interactif entre les arts et les technologies des communications l’ont conduit à travailler sur l’élargissement de la portée de l’ONF auprès de la société canadienne. En 1971, il a contribué à la création du Vidéographe, le premier centre canadien pour artistes travaillant en production vidéo. Il a joué un rôle décisif dans le lancement, en 1992, de la CinéRobothèque dans le Quartier Latin de Montréal, en offrant un accès gratuit à plus de 10 000 films appartenant à la collection de l’ONF.
M. Forget a produit 33 films à l’ONF et plus de 85 films au cours de sa carrière, dont Une âme à voile, L'Anniversaire, Avec tambours et trompettes, Bioscope, La P’tite Bourgogne, La Colombie-Britannique et l’Habitation, Entre deux Sœurs, Les miroirs du temps, Si seulement..., Souvenirs de guerre, Tocade, Trêve, Wow et Zea.